
Pistes de lecture autour des abonnements d’Octobre
Hello à tous!
Voici donc notre petit article pour continuer à picorer des idées et des histoires autour du thème des abonnements d’Octobre, où nous étions dans les polars-qui-permettent-aussi-d’en-savoir-plus-sur-une-culture :) Avec notamment Obia de Colin Niel, le livre principal.
Pour en savoir plus sur Colin Niel
Ce mois-ci, pas beaucoup de recherches de mon côté… Comme j’ai préféré me consacrer à la rédaction de deux interviews, qui ont laissé la parole à deux personnes de choix pour parler d’Obia (et de leur travail!) :
– l’éditrice d’Obia, Nathalie Démoulin
– et… son auteur, Colin Niel
Retrouvez ces deux interviews sur ce blog, au cas où vous les auriez manquées ;-)
Et puis sinon ? On aime beaucoup cette autobiographie de Colin Niel pour Quais du Polar que je ne résiste pas à vous retranscrire ici :)
– Alors Niel, tu faisais quoi cette nuit-là ?
– J’écrivais.
– C’est ça, ouais. Un ingénieur qui écrit des livres ? Et moi, je suis danseur étoile…
– Je vous jure… j’écrivais.
– Et c’est quoi que t’écris, alors ?
– J’ai… J’ai une série en Guyane… Mais là je sors un roman choral sur les causses.
– Tu me prends pour un con ? T’as grandi en cité, qu’est-ce tu peux savoir sur les causses ou la Guyane ?… Allez, les gars, on l’embarque !
Et enfin, pour en savoir encore plus sur l’auteur, je vous invite à faire un tour sur le site du Festival International des Littératures Policières où vous pourrez retrouver plein de liens d’interviews.

Pistes de lecture
Alors, j’ai un conseil qui s’impose gros comme ça, c’est L’homme chauve-souris de Jo Nesbo. Le livre a eu un succès magistral et bien mérité, et je vous le recommande chaudement si vous n’avez pas encore l’occasion de le lire. C’est sans doute le premier polar-qui-fait-découvrir-une-autre-culture que j’ai lu, et il m’a énormément marquée par son personnage (déprimé mais qui fait son boulot quand même, comme bon nombre d’inspecteurs qu’on affectionne) et son ambiance toute particulière dans l’Australie aborigène.
** Ide se permet de rebondir : A recommander également le Napoléon Bonaparte d’Arthur Upfield, enquêteur aborigène dans l’Australie, dont les aventures sont publiés entre les années 1930 et 1960 – à contextualiser donc, mais toujours passionnantes. **
Pour le reste, je laisse Ide, ma co-lectrice, prendre ma place ;)
***
Il m’a dit que c’était lui le véritable Africain »
Marcy (Obia)
Vous venez à peine de refermer Obia et l’univers particulier de cette société à la fois caribéenne et spécifique.
Peut être avez-vous été troublé-e-s par certains aspects de cette histoire. Touché. Questionné.
Je vous propose ici, à travers plusieurs approches, de plonger un peu plus profond dans la mer des Caraïbes.
Sonore tout d’abord avec un podcast de France Inter mélangeant recherches, témoignages et musique : Guyane : évocation des esclaves marrons
Visuel ensuite avec un voyage dans l’art marron aux côtés de l’historienne de l’art Sally Price, et de son bel opus Arts primitifs ; regards civilisés, qui a le mérite de questionner cette si problématique classification d’art dit « primitif », ou de son ouvrage sur Les arts des marrons.
Quant à Caribbean : Arts at the crossroad of the world de Deborah Cullen, il vous plongera dans les multiples expressions artistiques de cet univers modelé par son histoire esclavagiste.
Et (enfin!) du plaisir de lecture avec les quatre tomes des aventures de Janvier, Noir libre américain du XIXème siècle, qui, sous la plume de Barbara Hambly, nous introduit dans le monde subtil de la Nouvelle-Orléans.
De nombreux romans de la Caraïbe effleurent ces relations sociales, mais c’est peut être le peu connu Ils ont tué le vieux blanc de Roger Dorsinville qui le fait avec le plus d’humour et de finesse. Passons donc sous silence le défaut majeur de ce roman, à savoir qu’il n’a jamais été édité en France, et n’est à ma connaissance, accessible qu’à la BNF 😀.
Et si, enfin, c’est l’analyse ethnologique qui vous attire, alors je conseillerai Les marrons de Richard et Sally Price (portant sur la Guyane) et le passionnant Créoles Bossales de Gérard Barthélémy (portant sur Haïti).
Enfin, le personnage de Marcy dans Obia m’a rappelé par sa rage le poème Choix de Rodolphe Moïse, Haïtien du début du XXème siècle :
Je ne porte pas les traces de sévices
De la tyrannie
Pour rire et vadrouiller avec les pleutres
Si je dis merde
A ceux qui s’agenouillent
C’est parce que je suis debout
Blessé, certes, mais debout
Avec vous
Comme rayons
Arrachés au soleil
Pour lui contester le système
De l’astre Suprême
***
Ide et moi espérons que ça vous plaira! Bonnes lectures supplémentaires :)